Auteur : Kronale
Caractéristiques de jeu d'Erylka et de Tuyrn.
Tuyrn Ralm 32ème responsable de l'Enclave, dû quitter celle-ci dans de sombre circonstances où il fut désigné par Slortar pour tenter pour la troisième fois de parvenir aux globes des Nations Futures, le globe Menastrai ancestral inaccessible. Il s'agissait quasiment d'une mise à mort pour Tuyrn et il le savait. Quel furent les événements qui entraînèrent cette condamnation, il ne le sut jamais... Il laissa son poste à son neveu, et sans aucune affaire si ce n'est la toge noire runique due à son rang, une monture et quelques nourritures... il partit et quitta Phum pour ne plus y revenir jamais...
S'il y parvint jamais, les chevalier de Tumbru l'ignorèrent car il n'en n'eurent plus aucune nouvelle.
Quelques temps après avoir suivi le sombre sentier de la citadelle souterraine et en être revenu, il découvrit au Nord du continent Est une citadelle Melnibonéenne perchées dans les premiers contreforts des Pics foudroyants, sise à la verticale d'Anakheera. Abandonnée, oubliée de tous, celle-ci était parfaite pour qu'il y vive désormais. Il y vécu quelques années, le temps que les éléments, sous ses ordres aient relevé les murs de la sombre et inaccessible Ralklowen.
Vint alors le temps où il s'aventura dans les Jeunes Royaumes, passant les piliers déchiquetés par le Tunnel Melnibonéen.
Il y voyagea huit années durant, y obtient son surnom de Tuyrn "Vent de Nuit" et lors de son voyage de retour à l'Est, il s'arrêta au grand rassemblement des tribus du Désert des Larmes. Il y rencontra Altuua, Princesse des Sables et s'éprit d'elle. De cette union, de sombres heures naquirent, relatées dans le Vent de Tuyn. Sa nuit vengeresse, s'abattit trois années après la mort sorcière d'Altuua sur la tribu Ruskyylienne. Il revint alors après ces deux années de chasse, dans les murs de Ralklowen et ne les quitta plus pour de si longues périodes.
Avec l'aide de sa soeur venue le rejoindre aux temps de l'agonie de sa femme, il éleva et enseigna ses deux filles jumelles, qu'Altuua lui avait donné dans sa mort.
Vintya et Erylka furent très proches l'une de l'autre. Normales pour des soeurs jumelles me direz vous... Certes ! Cependant, le lien qui les unissait était au delà de leur ressemblances physiques, il provenait surtout de leur différences paradoxales de caractère, qui si complémentaires, n'en demeurait pas moins sources de conflits entre elles. Ces conflits, tels des guerres entre château de sable, tombaient vite dans l'oubli tandis que la jeunesse insouciante des deux jeunes fillettes effaçait leurs blessures enfantines. Alors les rivalités renaissaient de leur cendres, tels des phénix de sables, pour de nouveau être aplanis le lendemain par ce vent qui efface l'oeuvre destructrice de la guerre...
Filles uniques de Tuyrn "de la Nuit" et de la Princesse des Sables Altuua, elle furent le fruit de l'union de ce prêtre guerrier de Phum, et de cette beauté du désert des Larmes. Un fruit qui malgré elles fut empoisonné en ce qui concerne leurs parents. Un simple regard leur avait suffit pour se reconnaître : le sombre gris de Tuyrn, dans son visage fin et tiré, avait croisé le regard clair d'Altuua au travers des flammes du feu du rassemblement des grandes tribus du peuple nomades du désert des larmes. Ils avaient ressenti un autre feu naître dans leur coeurs, puis dans leurs corps et ils s'étaient unis tout simplement après une longue promenades au sein des dunes alentours...
Or cette union déclencha des événements peu prévisibles pour l'homme de l'Est...
Des voix mal intentionnées, jalouses parvinrent aux oreilles du père d'Altuua, chef de la tribu Ruskyylienne, prompt à la colère, qui interrompit le déroulement du Grand conseil et dépêcha des hommes pour chercher et lui amener sa fille et l'étranger d'Eshmyr. Ce dernier, sur la supplication de sa compagne, se laissa mener à ses côtés sans s'opposer aux nombreux nomades qui les entourèrent soudainement alors qu'ils revenaient au campement. Ils furent mené au centre du conseil. Or le mécontentement était déjà visible sur les visages des différents chefs de tribus, non à l'encontre des deux amants, mais envers Serl qui interrompait leur réunion pour des affaires - qui bien que certainement graves au regard de leurs lois nomades - ne l'étaient pas au point de troubler leurs discussions. Cependant le père d'Altuua ne prêtait guère d'attention au tumulte qu'il créait dans l'assemblé. Debout devant sa fille tremblante, il s'adressa à elle d'une voix tonnante qui fit taire tout tumulte.
"Est-ce vrai ma fille, ces propos insultants qui sont parvenus à moi selon lesquels tu te serais unis à cet homme de l'Est, envers et contre toute nos lois."
Altuua bien qu'effrayée par le présence de son père et la sentence à venir que laissait présager son regard et sa voix, se redressa et en digne Princesse du Désert s'adressa ainsi...
"Je ne sais en quels termes te sont parvenu ces choses, père, mais ce que je sais c'est que Tuyrn et moi avons décidé en nos âmes et consciences d'unir nos vies. Certes nos coutumes nous enseignent tout autre manière de vivre que chacun doit suivre, cependant, Tuyrn n'est pas lié à celles-ci, et la plupart de ceux qui me connaisse savent que sans pour autant critiquer ces lois, j'ai toujours conservé un certains recul devant elles et si aujourd'hui je vais à leur encontre, c'est que je l'ai choisi ainsi..."
"Alors tu as choisi un dessein bien sombre ma fille et vous en pâtirez très bientôt, j'en fais le serment....
"Et toi Tuyrn du peuple d'Esmyr, Malheur sur toi...Tu as offensé la Tribu Ruskyylienne et immense est ta chance d'être ici sur cette terre où aucun sang ne doit être versé. Mais sache que dès que tu fouleras tout autre sable que celui de ces lieux, tu seras la cible de ma colère. Il me faudra peut être des années pour abattre l'homme qui a déshonoré mon nom, mais les vautours du désert goûterons ta chair soit en certain. "
Alors Tuyrn prit la parole.
"Je ne te crains nullement, et ce que tu prend pour déshonneur est au regard du Prince de la nuit, comme on me nomme en ces terres, un affront que je garde pour moi. D'autres que toi, moins orgueilleux que tu ne l'es, aurait sans doute considéré le Seigneur de Phum que je fus et l'aurait respecté quand bien même coutume n'aurait été suivie. Car ce temps est celui des changements, bien plus important que celui-ci, surtout si le bonheur de ta fille est en définitif la seule conséquence de notre union, autre que celle que tu ajoutes..."
Les deux hommes s'affrontèrent du regard alors que l'assemblé silencieuse des nomades, réfléchissant sans doute à ce qu'impliquait une telle inimitié entre Eshmyr et Ruskyyl-d'er-lûû. Altuua vint auprès de Tuyrn et quelque peu apeurée par l'intensité du regard qui brillait dans les yeux sombres de son compagnon, lui murmura quelques mots sans pour autant qu'il mette fin à l'affrontement silencieux entre lui et Serl.
C'est ce dernier qui rompit le silence en interpellant un de ses hommes...
"Fait sceller un de mes hongres et que toute la tribu s'apprête à lever le camp..."
Puis se tournant vers les autres chefs des tribus.
"Je ne resterais nullement en ce lieu alors que ces événements se sont passé en son sein, Vilkren prendra ma place en ce qui concerne toute décisions relatives aux derniers points qui devaient être débattus demain et rejoindra la caravane après..."
Puis il tourna talon, et marcha d'un pas décidé vers sa tente, où déjà, piaffante sa monture l'attendait..., les nomades s'écartaient de son passage, tandis que tout ceux de sa tribu se hâtaient de lever le camp...
Tuyrn et Altuua, le regardèrent s'éloigner puis Tuyrn passa son bras autour de la taille de sa compagne, siffla brièvement, et sa monture vint à lui. Il souleva sa légère femme et la déposa sur l'étalon, puis monta à son tour. D'une manière assuré, qui dénote une maîtrise parfaite de l'équitation, il fit faire volte face à son destrier et s'en fut ainsi sans un regard en arrière.
Comment ils affrontèrent les groupes de nomades de la tribu de Ruskyyl-d'er-lûû qui dès le lendemain se lancèrent à leur poursuite ? Par quelle bravoure, ils repoussèrent attaques après attaques plus traîtres les unes que les autres, alors que le nombre jouait en leur défaveur, et quel fut l'enchantement du fond des âges que Tuyrn fut contraint de lancer pour les protéger alors qu'il étaient acculés dans un Canyon ? Seules de rares balades de Nomades en témoignent encore... Et qui pourra les entendre maintenant que les Jeunes Royaumes ne sont plus ?
Si la princesse du désert mourut en donnant naissance aux deux jumelles, Tuyrn était certain que la nature avait été contrainte par un vil sortilège à mettre fins aux jours heureux de la nomades aux yeux pailletés d'or. Il porta le deuil d'Altuua 3 ans en sa citadelle et le lendemain de l'anniversaire de ce jour maudit, il se leva, sortit du sanctuaire de sa compagne et en scella l'entrée. Il alla trouver ses deux petite perles Vintya et Erylka pour leur expliquer qu'il s'en allait pour un temps, mais qu'il reviendrait bientôt les voir. En son absence, sa soeur s'occuperait d'elles : "vous l'aimez bien Viln'ya, n'est ce pas ?".
Il s'équipa et se dirigea vers les écuries pour y harnacher son destrier. Sa soeur lui attacha sa cape sombre de voyage et, tandis qu'il grimpait sur sa monture, lui dit ces simples mots...
"Certes, ta nuit vengeresse s'abattra sur eux et seront longue. Certes ils apprendront dans la terreur leur erreur... mais Altuua n'est plus et cela ne te la rendra pas. N'oublie cependant pas ses deux enfants qu'elle t'a donné avant d'être happée par ce vent de malédiction qu'ils envoyèrent de par le désert. Le jour viendra où tu seras seul dans les couloirs de ta citadelle et où tu te souviendra de la richesse de leur rire cristallins, de leurs chamaillerie entre ces murs de Ralklowen et tu regretteras chaque instant passé loin d'elle."
Il tourna son visage sombre vers sa soeur...
"Je ne serais guère long, Viln'ya. Si ce n'était le deuil d'Altuua, ils ne seraient déjà plus..."
Et il partit... et deux années passèrent pendant lesquels le souffle glacé de sa vengeance s'abattit. Il extermina tout homme en arme de la tribu Ruskyyl-der-l'ûu qui s'opposèrent à lui et quand il fut enfin face à Serl, seul parmi les cadavres de ses hommes, après qu'il eût abattu le piètre sorcier qui s'était attaché à ses pas, il le regarda de son regard noir...
Etrange était cette scène de ce cavalier de noir vêtu, tandis que le sable, soulevé en volutes par le vent, entourait sa fière silhouette... Sa voie profonde, animale, se fit entendre...
"Honte sur toi qui tue ta fille par orgueil, et par vil sorcellerie ! Aujourd'hui, caprice du Chaos, celle-ci est contre toi et pourrait être l'arme de ma vengeance. Car je pourrais t'abattre comme ton misérable allié, par la simple force du Chaos, ne t'avais-je pas dis jadis que je ne te craignais nullement ? Cependant malgré ta déloyauté et par amour pour Altuua je te combattrais avec l'acier, à armes égales."
Le prince Eshmyrien mit pied à terre et s'avança vers son ennemi. Celui-ci s'élança alors sur lui le cimeterre haut, mais Tuyrn évita ses coups uns à uns, en contre-attaquant à chaque fois et le combat dura longtemps... Il se termina soudainement lorsque désarmé, Serl recula. Il vit l'homme de l'Est se pencher alors sur son arme pour la lui relancer, mais il saisit alors un coutelas de sa ceinture et le lança violemment en direction de Tuyrn qui n'eut que le temps de se détourner, le poignard se figeant dans son épaule.
"Vil, tu as été, vil tu mourras" lança-t-il en lui jetant son cimeterre et marchant contre lui. Il tenait son épée que d'une main, mais il abattit Serl.
Il ne s'attarda pas sur les lieux et remonta sur son destrier. Il parla cependant une dernière fois en se retournant vers le corps sans vie du chef nomade :
"Vois, les vautours n'ont pas goûté ma chair, mais ils se repaîtront de la tienne très bientôt."
Il revint en Eshmyr, le visage fermé sachant, comme sa soeur le lui avait dit, que son amour ne serait pas là au bout de sa campagne vengeresse. Pourtant, il avait fait ce que lui dictait sa pensée et il avait au moins apaisée celle-ci... C'est Vintya qui aperçu la première le cavalier qui gravissait le sentier menant à la citadelle et elle su que c'était son père. Elle cria la nouvelle à Erylka et se mit à courir sur ses petites jambes, manquant de trébucher à chaque enjambée qu'elle faisait. Tuyrn l'a saisit au passage et la hissa sur sa monture. Tandis qu'il l'embrassait, il vit Viln'ya qui portait Erylka se diriger vers lui. A sa question muette, il répondit simplement :
"Ce qui devait être fait le fut..."
Mais déjà il souriait à Erylka et la prenant aussi dans ses bras, il leurs dit :
"Et bien vous avez bien grandit mes petites louves... et avez sans doute beaucoup à me raconter...
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